Rééducation de la cervicalgie non spécifique : une revue de la littérature

La cervicalgie non spécifique est un problème courant qui affecte de nombreuses personnes à un moment donné de leur vie. La rééducation joue un rôle essentiel dans la gestion de ces symptômes, en aidant les patients à réduire la douleur, à améliorer la fonction de leur rachis cervical et à prévenir les récidives de douleur.

Dans cet article, nous allons examiner les principaux aspects de la rééducation de la cervicalgie non spécifique, en nous basant sur des preuves scientifiques solides provenant de différentes études.

Bilan initial de la cervicalgie

Le bilan initial est crucial pour évaluer les symptômes de cervicalgie non spécifique de chaque patient de manière spécifique, et déterminer le meilleur plan de rééducation pour chacun.

Il est important d’évaluer les red flags et les yellow flags associés à cette condition.

Les red flags

Les red flags sont des signes et symptômes qui peuvent indiquer des pathologies sous-jacentes graves nécessitant une évaluation médicale approfondie. Parmi ces signes, on retrouve la présence de troubles neurologiques, les traumatismes récents tels que des accidents à haute cinétique, les antécédents de cancer, la perte de poids et l’asthénie majeure… En présence de ces red flags, il est essentiel de référer le patient à un médecin ou à un spécialiste pour des investigations supplémentaires afin d’exclure toute condition nécessitant une prise en charge médicale urgente.

Les yellow flags

Les yellow flags sont des facteurs psychosociaux qui peuvent influencer la chronicité de la cervicalgie non spécifique. Ils incluent des éléments tels que l’anxiété, la dépression, le stress, les croyances négatives vis-à-vis de la douleur et les troubles du sommeil. L’évaluation de ces facteurs permet d’adopter une approche holistique dans la prise en charge de la cervicalgie non spécifique, en travaillant en collaboration avec d’autres professionnels de la santé si nécessaire, tels que des psychologues ou des spécialistes en gestion de la douleur. Il ne faut pas hésiter à référer les patients qui sortent de notre « champ de compétence » pour qu’ils soient bien suivis.

Modalités de rééducation de la cervicalgie non spécifique

La rééducation de la cervicalgie non spécifique repose sur l’utilisation de différentes modalités pour réduire la douleur, améliorer la fonction cervicale et renforcer les muscles de la région.

Exercices de renforcement

Les exercices de renforcement musculaire jouent un rôle crucial dans la rééducation de la cervicalgie non spécifique. Ils visent à renforcer les muscles profonds stabilisateurs de la région cervicale, tels que les muscles trapèzes, les muscles cervicaux profonds et les muscles de la ceinture scapulaire.

Des études ont montré que des exercices ciblés de renforcement peuvent réduire la douleur et améliorer la fonction cervicale.

Parmi ces exercices, on peut citer (de manière arbitraire, car il faudra utiliser les bons exercices pour les « bons » patients) la rétraction cervicale, les ponts cervicaux et les exercices de gainage cervical.

Il est recommandé de les intégrer progressivement dans le programme de rééducation du patient, en ajustant l’intensité et la progression en fonction de la tolérance de ce dernier.

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Étirements

Les étirements sont également importants dans la rééducation de la cervicalgie non spécifique. Ils visent à diminuer les sensations de « tension musculaire » en immédiat, à améliorer la mobilité cervicale et à favoriser la diminution de la douleur à court et moyen terme.

Les muscles ciblés pour les étirements comprennent les muscles trapèzes, les muscles scalènes et les muscles profonds du rachis cervical.

Des exercices d’étirement simples et doux peuvent être prescrits, tels que les étirements latéraux, l’extension cervicale et l’étirement en flexion.

Des études ont montré que les étirements cervicaux peuvent améliorer la douleur et la mobilité cervicale chez les patients atteints de cervicalgie non spécifique.

Exercices proprioceptifs

Les exercices proprioceptifs visent à améliorer la perception sensorielle et la coordination des muscles cervicaux, ce qui contribue à la stabilité et à la fonction cervicale. Ces exercices sont parfois complexes à appréhender, mais ils sont très intéressants. On peut facilement citer les exercices de coordination œil-main (occulomotricité).

Les exercices proprioceptifs aident à optimiser le contrôle moteur et à prévenir les récidives de cervicalgie non spécifique.

Techniques de thérapie manuelle

La thérapie manuelle, telle que la manipulation vertébrale et les techniques de mobilisation, peut être utilisée dans la rééducation de la cervicalgie non spécifique. Ces techniques visent à améliorer la mobilité articulaire, à réduire la douleur et à restaurer la fonction cervicale. Cependant, il est important de souligner que ces techniques doivent être utilisées avec prudence et réservées aux professionnels de la santé qualifiés, qui savent manipuler correctement les patients…

Autres modalités

D’autres modalités de rééducation peuvent également être utilisées dans la prise en charge de la cervicalgie non spécifique. Celles-ci incluent le massage thérapeutique, les trigger points, le dry needling et les techniques de « relaxation ».

Chaque modalité peut être adaptée en fonction des besoins spécifiques du patient et de la réponse individuelle au traitement.

Conclusion

La rééducation de la cervicalgie non spécifique est un aspect crucial de la prise en charge de cette problématique (de plus en plus fréquente dans nos cabinets).

Un bilan initial approfondi (évaluation de la douleur, des limitations fonctionnelles, de la force…) comprenant aussi l’évaluation des red flags et des yellow flags, est essentiel pour orienter le plan de rééducation.

Les modalités de rééducation comprenant les exercices de renforcement, le travail de mobilité, les exercices proprioceptifs et les techniques de thérapie manuelle ont démontré leur efficacité dans la réduction de la douleur et l’amélioration de la fonction cervicale.

Cependant, il est important de personnaliser le plan de rééducation en fonction des besoins individuels du patient et de l’évolution de sa condition.

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