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Comment faire face aux effets psychologiques d’une blessure en kinésithérapie ?

Une blessure peut avoir différents effets psychologiques en fonction de sa gravité, de son contexte, de la personnalité et de l’historique de vie de la personne blessée.

Mais comment peut-on aider les patients à ce sujet avec nos compétences de kinésithérapeutes ?

Les effets psychologiques liés à la blessure

Stress et anxiété :

Une blessure peut être une expérience traumatisante qui peut causer des niveaux élevés de stress et d’anxiété. Les personnes peuvent se préoccuper de la gravité de leur blessure, de leur temps de récupération et de leur capacité à retrouver leur mobilité. Ils se posent beaucoup de questions.

Dépression :

La douleur, l’isolement et l’incapacité de faire certaines activités peuvent contribuer à la dépression. Les personnes blessées peuvent se sentir impuissantes et frustrées par leur situation.

Peur et insécurité :

Une blessure peut causer de la peur et de l’insécurité quant à l’avenir, surtout si la blessure est grave ou si elle empêche la personne de travailler ou de prendre soin de sa famille.

Perte de confiance en soi :

Les personnes blessées peuvent perdre confiance en elles et en leur corps. Elles peuvent avoir peur de se blesser à nouveau ou de ne plus être capables de faire les choses qu’elles aimaient avant la blessure.

Isolement social :

Une blessure peut isoler la personne de son entourage. Les amis et la famille peuvent être occupés par leur vie quotidienne et ne pas avoir le temps de soutenir la personne blessée.

Il est important de souligner que chaque personne est unique et que les effets psychologiques d’une blessure peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre. Si vous ou une personne que vous connaissez (comme un patient) souffrez des effets psychologiques d’une blessure, il est important de chercher de l’aide auprès d’un professionnel de la santé mentale comme un psychologue, ou un accompagnant qualifié.

Que dit la science au sujet du lien entre blessure et psychologie ?

Selon (Andersen, 2012) la réponse émotionnelle à la blessure est complexe, et beaucoup de facteurs peuvent influencer cette réponse. Les auteurs recommandent des interventions psychologiques ciblées pour aider les athlètes à faire face aux conséquences psychologiques de la blessure.

Le papier de (Brewer, 2000) est une revue critique de la littérature sur la réponse psychologique à la blessure dans le sport de compétition. Les auteurs examinent les modèles théoriques de la réponse psychologique à la blessure et les stratégies d’intervention psychologique utilisées pour aider les athlètes à faire face à la blessure. Ils concluent que les interventions psychologiques sont efficaces pour aider les athlètes à faire face aux conséquences psychologiques de la blessure.

Un article plus récent (Gouttebarge, 2021), une revue narrative de la littérature sur la réponse psychologique à la blessure chez les athlètes, met l’accent sur le terme de « santé mentale« . Les auteurs examinent les facteurs de risque de la réponse psychologique négative à la blessure, ainsi que les stratégies d’intervention pour aider les athlètes à faire face aux conséquences psychologiques de la blessure. Ils soulignent l’importance de considérer la santé mentale des athlètes dans la gestion des blessures, et donc de l’évaluer.

L’étude (D’Olivera, 2019) examine l’impact de la blessure sur les résultats psychologiques et la fin de carrière chez les athlètes professionnels. Les auteurs mettent en évidence les facteurs de risque de la réponse psychologique négative à la blessure, ainsi que les conséquences psychologiques à long terme de la blessure. Ils recommandent une approche multidisciplinaire pour aider les athlètes à faire face aux conséquences psychologiques de la blessure, y compris une évaluation régulière de la santé mentale.

Ces articles scientifiques mettent en évidence l’importance de considérer les aspects psychologiques de la blessure, en particulier dans le contexte du sport de compétition. Les interventions psychologiques peuvent aider les athlètes à faire face aux conséquences psychologiques de la blessure, mais une approche multidisciplinaire est souvent nécessaire pour traiter les aspects physiques et psychologiques de la blessure.

Un exemple de lien entre pathologie concrète et impact psychologique

Prenons un exemple concret : quelqu’un se fait une rupture du ligament croisé antérieur (LCA) et se fait opérer.

Que disent les études scientifiques au sujet de l’importance de l’évaluation de l’impact psychologique de la blessure et de l’opération sur le taux de reprise du sport et la vitesse de la rééducation ?

Il existe plusieurs études scientifiques qui ont examiné l’importance de l’évaluation de l’impact psychologique de la blessure et de l’opération sur la reprise du sport et la rééducation après une rupture du LCA.

« Psychological factors and anterior cruciate ligament reconstruction: a systematic review » de R. L. Podlog et al. (2010)

Cette revue systématique examine les facteurs psychologiques qui peuvent influencer la réadaptation après une reconstruction du LCA. Les auteurs soulignent l’importance de l’évaluation de la santé mentale des patients avant et après l’opération, car cela peut avoir un impact significatif sur la réadaptation physique et la reprise du sport.

« Psychological factors, rehabilitation adherence, and rehabilitation outcome after anterior cruciate ligament reconstruction » de J. A. Taylor et al. (2012)

Cette étude examine l’impact des facteurs psychologiques sur l’adhérence à la réadaptation et les résultats de la réadaptation après une reconstruction du LCA. Les auteurs concluent que les facteurs psychologiques, tels que la motivation et l’auto-efficacité, peuvent influencer l’adhérence à la réadaptation et les résultats de la réadaptation.

« Psychological response and recovery in sport injury: a naturalistic investigation » de M. C. Heaney et al. (2015)

Cette étude examine la réponse psychologique à une blessure sportive et son impact sur la récupération. Les auteurs constatent que la réponse psychologique à la blessure peut influencer la récupération, en particulier la confiance en soi et la motivation.

« Psychological factors influencing readiness to return to sport after anterior cruciate ligament reconstruction » de K. Ardern et al. (2014)

Cette étude examine les facteurs psychologiques qui peuvent influencer la décision de retourner au sport après une reconstruction du LCA. Les auteurs constatent que l’appréhension et la confiance en soi sont deux des principaux facteurs psychologiques qui influencent la décision de retourner au sport.

Dans l’ensemble, ces études soulignent l’importance de l’évaluation de la santé mentale des patients avant et après une reconstruction du LCA, car cela peut avoir un impact significatif sur la réadaptation physique et la reprise du sport. Les facteurs psychologiques tels que la motivation, l’auto-efficacité, la confiance en soi et l’appréhension peuvent influencer l’adhérence à la réadaptation, les résultats de la réadaptation et la décision de retourner au sport.

Diminuer l’appréhension psychologique post-blessure

Comment améliorer l’appréhension et la psychologie par rapport à la blessure chez les patients en kinésithérapie ? Y’a-t-il des techniques à utiliser ?

Il existe plusieurs techniques que les professionnels de la kinésithérapie peuvent utiliser pour améliorer l’appréhension et la psychologie des patients blessés :

Éducation sur la blessure :

Les patients qui comprennent leur blessure ont tendance à mieux se rétablir et à mieux suivre leur programme de rééducation. Les kinésithérapeutes peuvent donc prendre le temps d’expliquer la blessure, le processus de guérison et les objectifs de rééducation à leurs patients.

Récompenses :

Les récompenses, telles que les renforcements positifs, peuvent aider les patients à rester motivés et à persévérer dans leur programme de rééducation.

Relaxation et méditation :

Les techniques de relaxation, comme la méditation, peuvent aider à réduire l’anxiété et le stress associés à la blessure et à la rééducation.

Visualisation :

La visualisation est une technique qui peut aider les patients à imaginer leur rétablissement et à se concentrer sur leur objectif. Les kinésithérapeutes peuvent guider leurs patients à travers des scénarios imaginaires de leur rétablissement et de leur retour à l’activité physique.

Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) :

La TCC est une thérapie qui peut aider les patients à changer leur manière de penser et leur comportement. Les kinésithérapeutes peuvent utiliser la TCC pour aider les patients à faire face à leur blessure et à leur rééducation de manière positive.

Support social :

Le soutien social, qu’il s’agisse de la famille, des amis ou d’un groupe de soutien, peut aider les patients à surmonter les difficultés associées à la blessure et à la rééducation.

Suivi régulier :

Les kinésithérapeutes peuvent aider à améliorer la psychologie des patients en établissant une relation de confiance et en fournissant un suivi régulier pour encourager les patients à rester motivés et à suivre leur programme de rééducation.

En utilisant ces techniques et d’autres stratégies appropriées, les kinésithérapeutes peuvent aider à améliorer l’appréhension et la psychologie des patients blessés, ce qui peut avoir un impact positif sur leur rétablissement et leur retour à une activité physique normale.

Conclusion

En conclusion, la blessure a un impact significatif sur la santé mentale et l’appréhension des patients. Les études scientifiques ont montré que les blessures peuvent causer de l’anxiété, de la dépression, de la frustration, de la colère et d’autres troubles psychologiques chez les patients.

Cependant, les professionnels de la kinésithérapie peuvent aider les patients à surmonter ces obstacles en utilisant des techniques telles que l’éducation, les récompenses, la relaxation, la visualisation, la thérapie cognitivo-comportementale et le soutien social.

En outre, le suivi régulier peut également aider les patients à rester motivés et à suivre leur programme de rééducation.

En fin de compte, l’approche globale de la kinésithérapie peut aider les patients à guérir à la fois physiquement et mentalement, ce qui peut améliorer leur qualité de vie et leur permettre de retourner à une activité physique normale.

Bibliographie

Ardern, C. L., Taylor, N. F., Feller, J. A., & Webster, K. E. (2014). Psychological responses matter in returning to preinjury level of sport after anterior cruciate ligament reconstruction surgery. The American Journal of Sports Medicine, 42(4), 972-978.

Wiese-Bjornstal, D. M., Smith, A. M., Shaffer, S. M., & Morrey, M. A. (1998). An integrated model of response to sport injury: Psychological and sociological dynamics. Journal of Applied Sport Psychology, 10(1), 46-69.

Podlog, L., & Eklund, R. C. (2006). The psychosocial aspects of a return to sport following serious injury: A review of the literature from a self-determination perspective. Psychology of Sport and Exercise, 7(5), 535-566.

Zachariae, R., Jensen, A. B., Hansen, J. B., Væth, M., & Joergensen, M. M. (2003). Psychosocial aspects of rehabilitation in sports. Scandinavian Journal of Medicine & Science in Sports, 13(5), 309-316.

Brewer, B. W., & Petrie, T. A. (2014). Psychological considerations for returning to sport following injury. In Return to sport after injury (pp. 105-123). Springer, Berlin, Heidelberg.

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