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Comprendre le BFR en 10 minutes

Est-ce que tu connais le BFR ?

Le but de cet article est de simplifier ta compréhension de ce qu’est le BFR : connaitre les différentes façons de l’appliquer et, surtout comment l’utiliser en toute sécurité. Cet article ne vaut évidement pas une formation, et nous t’incitons vivement à te former sur le sujet, avec l’organisme de formation K-Lyf par exemple (le cours en ligne de Frédérick Causse est vraiment excellent, et te permettra de maitriser toutes les ficelles de l’entrainement sous BFR, à condition de le mettre en pratique évidement) : https://www.klyf.fr/e-learning/certificat-bfr-medical/

Nous ne prenons aucune commission sur la formation, nous te conseillons juste des choses de qualité, que nous avons suivi. N’y vois donc pas un placement de produit ????
Prends quelques minutes, poses toi devant ton écran, et lis ces quelques lignes pour t’initier à la compréhension du BFR !

Définition du BFR

Déjà, qu’est-ce que c’est que le BFR ? Cela correspond au terme « Blood Flow Restriction » en anglais (oui, en anglais c’est toujours plus stylé qu’en français apparement). Donc, si on le traduit, on parle de « restriction du flux sanguin ». C’est un type d’entrainement, donc le terme « entrainement en restriction du flux sanguin » nous semble plus adapté. Cela existe depuis plusieurs années, et la littérature scientifique à ce sujet commence à être (très) bien fournie.

Comment est apparu le BFR ?

Le Docteur Japonais Yoshiaki Sato serait le pionnier dans ce domaine : suite à une blessure, en voulant essayer de récupérer ses qualités musculaires plus rapidement, il a développé le Kaatsu Training, en se créant (sur lui même) une occlusion brève et intermittente du flux sanguin (artériel et veineux) à l’aide d’un garrot. Bon, c’était surement un peu fort car il a fini à l’hôpital suite à ses premiers essais. Mais depuis, la technique s’est largement améliorée, et les règles de sécurité sont assez claires aujourd’hui (on y reviendra à la fin de cet article) pour éviter de se retrouver aux urgences comme lui.

Grâce à cette technique, il serait possible de s’entraîner en utilisant des charges légères (20 à 30 % du 1RM, soit la charge maximale que tu peux déplacer sur un mouvement, en fonction du tempo évidement), tout en obtenant des gains importants en termes de force et d’hypertrophie. Magique ? Pas vraiment.…

La physiologie du BFR

Comment est-ce possible ? Que se passe-t-il physiologiquement ?

Le BFR limite le flux sanguin artériel ETveineux, et entraîne une accumulation de sang (et donc de métabolites pendant et suite à un entrainement), ce qui pourrait augmenter les effets liés au stressmétabolique produit par l’exercice. L’entraînement avec le BFR créé une ischémie et une hypoxie locales, un stimulus métabolique fort (en lien avec ce stress métabolique), un « gonflement » des cellules musculaires, une augmentation du stress oxydatif, et à moyen terme une angiogénèse.
Le métaboreflexe est aussi augmenté (stimulation des métaborécepteurs localisés au niveau des muscles par l’accumulation de métabolites comme les ions H+). Les afférences neuronales sont donc activées dans les musclesqui travaillent sous BFR. Il y a donc aussi un intérêt en ce qui concerne le système nerveux central dans le travail sous BFR.

Les intérêts du BFR

Nous, les kinésithérapeutes et les préparateurs physiques, nous savons que certaines pathologies engendrent des déficits qui sont parfois difficiles à éviter (perte des capacités musculaires et cardio-vasculaires le plus souvent). Cela s’explique partiellement par le fait que les personnes blessées ne peuvent tout simplement pas tolérer la charge qui leur permet (au moins) de maintenir leurs acquis. Cela peut être dû à la douleur (et toutes ses composantes), à la capacité des tissus à tolérer cette charge, aux consignes post-opératoires (si chirurgie il y a eu)…
Et bien, miracle (tu t’y attendais), le BFR permet des gains similaires (dans certains cas) à un entrainement « classique ». On peut donc « shunter » ces limitations, en travaillant à des charges faibles et sécuritaires pour les tissus, tout en ayant des gains importants.

Nous t’invitons à plonger le nez dans la littérature actuelle (une petite partie minuscule est disponible en bibliographie de cet article) pour voir sur quelles variables le BFR possède un intérêt !
Par exemple : l’entraînement (musculaire) à des intensités comprises entre 20 et 30 % de la 1RM, en combinaison avec le BFR, a montré des effets similaires à l’entrainement à 70% de la 1RM sans BFR, en ce qui concerne l’hypertrophie musculaire.

L’entraînement avec charge légère + BFR semble efficace, et c’est donc un outil potentiellement intéressant en rééducation. Si on le compare purement à un travail lourd sur les qualités de force, les bénéfices sont plus faibles (cela est évident lorsque l’on connait bien l’entrainement et la physiologie, il ne faut pas abuser). Mais, l’utiliser pour travailler avec des contraintes réduites sur les articulations et les tissus (par rapport au travail lourd) semble donc pertinent.
En revanche, il est primordial de développer une approche individualisée (comme dans toutes les thérapies physiques) pour optimiser les bénéfices et minimiser les risques pour les patients sur qui on l’utilise.
Nous n’avons pas encore de données en ce qui concerne la mobilité et le travail de celle ci sous BFR, mais cela ne serait tarder (en attendant, si tu veux gagner en mobilité, ou en proposer à tes athlètes, notre programme MOBILITÉ est toujours disponible ici).

Comment utiliser le BFR ?

Le BFR ne s’utilise qu’exclusivement au niveau proximal des membres. UNIQUEMENT !
Certaines machines réalisent les mesures d’occlusion en autonomie, c’est le cas des AirBands qui sont un petit bijou de facilité en ce qui concerne le BFR. https://airbandsbfr.com

BFR

Sinon, tu peux réaliser les mesures à la main, mais ce n’est pas en lisant un simple article que tu vas comprendre comment on le fait (on ne va donc pas décrire la procédure ici).
Ce qui est étonnant (et génial) avec cette technique, c’est qu’elle peut être bénéfique tout au long du continuum de soins. Que tu l’utilises avant une opération, immédiatement après, pendant les différentes phases de récupération, et même après la réathlétisation, dans un but de performance et de récupération, le BFR est pertinent !
Il est important de noter que le BFR ne change pas grand chose à ce que nous faisons en tant que spécialistes du mouvement, et ne fait qu’augmenter les résultats et les bénéfices de nos exercices. Notre objectif en tant que professionnels est d’aider les gens à récupérer d’une blessure, à mieux bouger, à être plus performants… Le BFR vient juste optimiser tous ces objectifs. C’est un outil clinique, qu’on utilise pendant le travail actif (ou parfois passif dans certains cas), et ce n’est donc pas un produit miracle. C’est pour cela qu’on l’adore !

Les contre indications du BFR

Les contre indications sont assez claires : antécédents cardiovasculaires graves, hypertension artérielle, infections, fractures proximales, plaies, et antécédents de thromboses veineuses profondes. Rien d’incroyable, juste de la logique encore une fois. Jusqu’à présent, les thromboses après l’utilisation du BFR n’ont été que rarement décrites, mais des études supplémentaires plus claires pourraient être intéressantes à ce sujet, pour rassurer les utilisateurs comme nous.

Conclusion : le BFR est un outil ultra pertinent en rééducation

Le BFR est donc un outil ultra pertinent en rééducation, mais ce n’est pas simplement en lisant cet article que tu vas réussir à le maitriser. Comme nous te l’avons dit en préambule, il est primordial que tu te formes si tu veux t’en servir, et nous t’encourageons vivement à le faire (et les explications que nous t’avons données ici devraient t’avoir convaincu) !
Alors, tu es prêt à passer le pas ?

Bibliographie

Hughes L, Paton B, Rosenblatt B, Gissane C, Patterson SD. Blood flow restriction training in clinical musculoskeletal rehabilitation: a systematic review and meta-analysis. Br J Sports Med. 2017 Jul;51(13):1003-1011. doi: 10.1136/bjsports-2016-097071. Epub 2017 Mar 4. PMID: 28259850.
Tegtbur U, Haufe S, Busse MW. Anwendung und Effekte des „blood flow restriction training“ [Application and effects of blood flow restriction training]. Unfallchirurg. 2020 Mar;123(3):170-175. German. doi: 10.1007/s00113-020-00774-x. PMID: 32095904.
Rolff S, Korallus C, Hanke AA. Rehabilitation mithilfe des „blood flow restriction training“ [Rehabilitation with the aid of blood flow restriction training]. Unfallchirurg. 2020 Mar;123(3):180-186. German. doi: 10.1007/s00113-020-00770-1. PMID: 32030478.

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